Le Docteur Florence Polle répond à toutes vos questions sur la vermifugation et les bonnes pratiques à mettre en place.
Comment savoir si mon cheval est contaminé et a besoin d’être vermifugé ?
Si votre cheval a maigri, que son poil est terne, qu’il présente des signes de colique, il est peut-être contaminé. Le meilleur dépistage est la coprologie (l’analyse des crottins) à effectuer sur tout l’effectif en été. La coprologie va permettre non seulement d’identifier les chevaux « réservoir » (20% des chevaux hébergent 80% des vers) mais aussi de mieux cibler les traitements lors de résistances.
Il existe plusieurs types de vermifuges, lequel faut-il donner ?
Le cheval est infesté par différents types de vers, chaque grande famille étant davantage présente dans l’organisme du cheval à certaines périodes de l’année. C’est pourquoi il faut administrer une molécule spécifique (donc un vermifuge différent) selon le type d’infestation du cheval, la saison, son âge et ses conditions de vie.
Le cheval est infesté par différents types de vers, chaque grande famille étant davantage présente dans l’organisme du cheval à certaines périodes de l’année. C’est pourquoi il faut administrer une molécule spécifique (donc un vermifuge différent) selon le type d’infestation du cheval, la saison, son âge et ses conditions de vie.
Faut-il différencier la vermifugation d’une poulinière, d’un cheval adulte et d’un poulain ?
Oui ! Le cheval, selon son âge, n’est pas sensible de la même manière aux infestations de vers. Les poulains, yearlings et jeunes chevaux de deux ans doivent faire l’objet d’un suivi particulier.
Jusqu’à deux ans, il faut vermifuger son cheval quatre fois dans l’année. À partir de trois ans, si le cheval n’est pas un réservoir deux vermifugations dans l’année suffisent, au printemps et à l’automne à l’aide d’un vermifuge « complet ». Les résultats des coprologies permettent de cibler les chevaux qui nécessitent l’administration de vermifuges complémentaires.
Est-il préférable de sous-doser ou de surdoser le vermifuge ?
Le sous-dosage génère des résistances aux molécules actives. C’est pourquoi il est toujours préférable de légèrement surdoser la dose administrée, notamment car le cheval a tendance à recracher une partie du produit, même à notre insu ! L’idéal est de connaître le poids de votre cheval et de profiter d’une visite à la clinique pour le peser.
Il n’est en revanche absolument pas nécessaire de vermifuger tous les deux mois les poulinières ou les adultes. Seuls les poulains sont vermifugés tous les 2 mois jusqu’au sevrage. Vermifuger trop souvent est coûteux, parfaitement inutile, et aggrave le risque de résistance.
Faut-il vermifuger la jument pleine ?
Deux fois oui : un oui pour elle et oui pour son fœtus ! Au cours des trois derniers mois de gestation, le fœtus grandit de plus de 40 kg, alors qu’il n’a grandi que de 8 kg au cours des huit mois précédents ! Vermifuger la jument au cours des derniers mois de gestation va lui permettre de développer son fœtus, de mieux répondre à la vaccination, et évitera ensuite au poulain de se contaminer par les crottins de sa mère.
Peut-on vermifuger et vacciner le même jour son foal ?
Oui, on peut mais ce n’est pas idéal ! En effet la vaccination sera d’autant plus efficace que l’animal n’est pas parasité. Il est donc conseillé d’administrer un vermifuge au foal trois semaines environ avant sa première vaccination, afin que son immunité soit la plus efficace possible.
Faut-il vermifuger son cheptel avant de le changer de champ ?
Non, il faut d’abord changer le cheptel de champ, puis le vermifuger dans le nouveau champ. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, vermifuger puis changer les chevaux de pâture permet aux larves rejetées de développer davantage de résistances. SI le cheval reste au boxe il faut totalement curer le boxe 2 jours après le vermifuge.
Pour prévenir la contamination des herbages il faut surtout éviter le surpâturage. Avec 1 hectare par cheval, le risque d’infestation est très réduit ; à 3/4 chevaux à l’hectares, le risque devient important.
L’épandage de chaux élimine-t-il les larves dans le sol des prairies ?
Si la chaux a certainement des vertus en agriculture, aucune étude scientifique ne prouve qu’elle réduit l’infestation des larves et des œufs dans le sol.
Quel est l’impact du hersage des prairies sur l’infestation des sols ?
Il est conseillé de herser les sols l’été par temps très chaud. Les larves et les œufs vont alors être soumis à une forte chaleur, se dessécher et mourir. À l’inverse, herser les champs au début du printemps étale les larves et les œufs sur un terrain humide, particulièrement propice à leur prolifération. Si le hersage est nécessaire, il est préférable d’éviter les zones de refus où se concentrent les crottins.
Tableau récapitulatif des bonnes pratiques
POULAIN | 2 MOIS 4 MOIS 6 MOIS EN SEPTEMBRE EN NOVEMBRE HIVER | ½ FENBENDAZOLE ½ PYRANTEL IVERMECTINE (a) + Coprologie élevage extensif IVERMECTIVE + TAENICIDE (b) PYRANTEL DOUBLE DOSE si (a) SIMPLE DOSE si (b) |
YEARLING | PRINTEMPS ETE AUTOMNE (mi oct à mi nov) HIVER | IVERMECTIVE + TAENICIDE PYRANTEL MOXIDECTINE + TAENICIDE IVERMECTINE |
2 ANS | PRINTEMPS ETE AUTOMNE (mi oct à mi nov) HIVER | IVERMECTIVE + TAENICIDE PYRANTEL MOXIDECTINE + TAENICIDE IVERMECTINE |
3 ANS ET + | PRINTEMPS JUILLET, tous les ans AUTOMNE HIVER | IVERMECTINE + TAENICIDE COPROSCOPIE SUR TOUS > Vermifuge sur OPG > 200 MOXIDECTINE + TAENICIDE RIEN SAUF SI COPRO POSITIVE EN JUILLET |