GUERIR PLUS VITE
Comme son nom l’indique, la bactériologie est une analyse médicale qui permet de mettre en évidence une ou plusieurs bactéries présentes dans un prélèvement.
Quand faire une analyse bactériologique ?
Le vétérinaire peut proposer une bactériologie dès lors que le cheval présente des symptômes d’infection ou d’inflammation (globules blancs et fibrinogènes augmentés ; fièvre…) souvent associés à un membre gonflé par du liquide articulaire, une plaie, une mammite ou une dermatose.
Une bactériologie utérine est aussi conseillée lorsqu’une jument est restée vide après trois chaleurs exploitées ou qu’elle présente du liquide dans l’utérus.
En quoi consiste l’acte médical ?
Le vétérinaire réalise un prélèvement, dont la nature dépend des symptômes observés :
- Ecouvillonnage d’une plaie : un coton tige est passé sur les bords ou dans le trou de la plaie
- Ponction de liquide articulaire : en cas de présence de globules blancs dans le liquide synovial ponctionné, une bactériologie s’impose !
- Traite du lait en cas de mammite
- Lavage utérin pour récupérer les fines particules (squames) détachées de la paroi utérine
- Arrachage de quelques poils en présence de mycoses ou de dermatose non identifiée
- Prise de sang si le cheval est potentiellement sceptique, auquel cas il faut agir le plus rapidement possible car le pronostic vital est alors engagé.
Le prélèvement est ensuite confié au laboratoire d’analyse qui va rechercher la présence de bactéries.
Comment les bactéries sont-elles identifiées ?
Le laboratoire utilise les mêmes principes qu’en horticulture. L’objectif est de nourrir les bactéries dans un environnement propice à leur développement pour voir si elles se développent !
1 goutte de 10 microlitres du prélèvement est déposée, avec une technique très précise dite de l’isolement, dans une boite de gélose. La gélose sert de nourriture aux bactéries qui vont pouvoir se développer. Devenues suffisamment nombreuses elles sont alors identifiables (les souches les plus couramment rencontrées sont Escherichia coli et le streptocoque equi ssp zooepidemicus). Si passés plusieurs jours , aucune bactérie n’a proliféré, on considère alors que le prélèvement était stérile. Cela ne veut pas forcément dire qu’il n’y avait pas de bactéries dans le prélèvement, car elles sont parfois difficile à faire pousser, surtout si il y a eu des antibiotiques administrés avant. Notre laboratoire possède un système particulièrement sensible et efficace pour la détection des bactéries délicates à mettre en évidence (système Bactec).

Que fait-on une fois la bactérie identifiée ?
Une fois que la souche est identifiée, il faut ensuite définir quel antibiotique utiliser pour soigner le cheval. Le laboratoire réalise alors un antibiogramme.
Une quantité précise de bactéries est prélevée et mélangée à un liquide spécifique dont on mesure la densité optique (exprimée en McFarland), appelé aussi trouble de la suspension. Une fois le bon dosage réalisé, quelques gouttes de la suspension sont prélevées avec un écouvillon pour tapisser une nouvelle boite de gélose. La boite est ensuite recouverte de petits disques d’antibiotiques avec des concentrations définies. Puis, la boite est incubée à 37° pendant 24h. Si les bactéries se développent autour des disques d’antibiotique, c’est que l’antibiotique n’est pas efficace (bactérie résistante), inversement si la bactérie ne s’est pas développée, l’antibiotique est efficace pour la détruire. A chaque germe correspond un dosage idéal d’antibiotique, chaque bactérie résistant plus ou moins bien à l’antibiotique selon sa concentration. C’est grâce à ce résultat que le vétérinaire détermine le meilleur médicament, au meilleur dosage pour soigner le cheval.

Les intérêts d’un antibiogramme sont majeurs :
- Cibler et donc ne pas développer d’antibiorésistance : en ciblant le bon antibiotique contre le bon germe, on n’administre pas à l’aveugle des substances que les bactéries apprennent à combattre et auxquelles elles résistent de mieux en mieux.
- Limiter l’agression de la flore commensale (les bonnes bactéries internes et externes que l’on possède tous !) : les antibiotiques attaquent les mauvaises comme les bonnes bactéries. En ciblant le bon antibiotique contre la mauvaise bactérie, on préserve les microorganismes bénéfiques à la bonne santé du cheval.
MB VET a développé un laboratoire d’analyse bactériologique au sein de la clinique car le temps est un facteur clé dans la réussite des soins. En évitant d’envoyer à des laboratoires extérieurs les prélèvements, le vétérinaire en moyenne trois jours de délais dans la mise en place du traitement. Ce temps gagné est parfois vital et évite la dégradation de l’état du cheval. C’est également un gain de temps non négligeable qui peut permettre d’exploiter plus rapidement la chaleur d’une poulinière, ou de reprendre plus vite l’entrainement du cheval de course.
MB VET intégrera bientôt le réseau National RESAPATh (réseau d’épidémiologie sur les résistances bactériennes)